Si vous passez dans la région de Chartres, ne manquez pas d’aller visiter la maison de Raymond Isidore dit Picassiette… En attendant, ma soeur Mado partage avec nous des photos et quelques explications sur ce curieux site. Ce travail d’artiste – qui n’est pas sans rappeler la réalisation du Facteur Cheval – est dite oeuvre d’art brut. La gestion de ce petit trésor a été confiée à l’Office de tourisme de Chartres.
Raymond est cantonnier. Il parcourt donc les chemins et les routes du pays chartrain… En 1924, il épouse Adrienne, une veuve qui a déjà 3 enfants. Son premier rêve est d’avoir un toit pour abriter sa famille. Il construit sa maison en 1930. Il a déjà la manie de ramasser les morceaux de vaisselle cassée qu’il trouve dans les diverses déchèteries. En 1938, il déclare à son épouse qu’il a une idée de décoration pour leur modeste demeure et durant toute la guerre, il peint, grave, déploie sa mosaïque dans chaque recoin de l’intérieur de la maison et sur chaque meuble y compris sur la machine à coudre d’Adrienne qui est couturière de son métier.
Raymond s’attaque aux extérieurs de la maison qu’il recouvrent de mosaïques à l’aide d’un mortier qui fait office de colle. Une poudre de peinture lui permet de faire du bleu et des reliefs… Il est artiste et comme les vrais artistes, il travaille seul et ne veut pas qu’on le regarde faire.
L’oeuvre de Raymond donne à voir une grande histoire d’amour pour sa femme Adrienne, sa ville de Chartres et sa Cathédrale Notre Dame. On peut se dire aussi que sa foi personnelle et son amour pour la Vierge ont guidé son oeuvre. Cet homme qui était né aveugle ou presque a retrouvé la vue à l’âge de 11 ans. Sa Jérusalem céleste est sans doute la représentation de son chemin spirituel et de sa reconnaissance à celle qui lui aurait rendu la possibilité de voir les couleurs et qu’il appelle sa mère : Marie.
Certains détails, comme ces cygnes par exemple, sont magnifiques