De la part de Cathy.
Une petite chronique qu’elle a lu et qui lui a fait penser à notre JP….
Je veux la partager également avec tous nos amis (es) motards… la voici donc (la petite histoire) à se retrouver sur ce Blog !
Vieux motard que jamais ?
Quand d’autres raccrochent les gants, eux les enfilent encore…
C’était un dimanche de mars, encore un peu froid mais assez sec pour sortir la brêle. En terrasse d’un bistrot de campagne, deux tables plus loin, un vieux monsieur ôte son casque modulable avec la lenteur respectueuse de ceux qui savent ce que ça coûte de tomber. Il avait bien 75 balais, facile. Et garée juste à côté : une BMW R1250 GS flambant neuve, avec les pneus encore vierges sur les flancs. Il a commandé un café noir. Moi, je suis resté là, à l’observer. Pas pour juger. Pour comprendre.
Pourquoi diable un type de cet âge roule encore? Pourquoi il n’a pas tout simplement rangé les gants, vendu la bécane et investi dans un camping-car? Peut-être parce qu’il a compris ce que tant de jeunes motards n’ont pas encore vécu : la moto n’est pas un sport. C’est une respiration.
Des kilomètres à l’envers du compteur…
Ils sont de plus en plus nombreux, les septuagénaires au cuir patiné, à poser la béquille sur les parkings de cols, le dos un peu voûté mais l’oeil pétillant. Des types qui roulent plus aujourd’hui qu’à 40 ans. Des retraités, oui, mais de la compta, pas du bitume.
La retraite, pour eux, c’est pas le début de la fin, c’est le feu vert. Fini les réunions, les horaires, les gosses à déposer. Place aux roadbooks, aux petites routes secondaires, aux pleins faits à l’ancienne. Ils ont la montre mais plus l’heure. Et la route comme seul programme.
Je me souviens d’un gars, Gérard, 72 ans. 30 000 bornes par an. Il roule en Africa Twin DCT, parce qu’il a un peu d’arthrose au poignet gauche. Mais il roule et comment. Jamais pressé, mais jamais lent. Il m’a dit un jour : « Quand je suis sur la moto, j’ai 40 piges dans le casque et 20 dans le coeur. »
Ce n’est pal l’âge, c’est l’usure…….ou pas…..
Evidemment, il y a les corps qui grincent. Les genoux qui coincent. Le souffle un peu plus court. Mais il y a surtout des têtes qui tiennent. Des trajectoires plus propres qu’un tuto You Tube, des freinages précis comme une montre suisse. L’expérience fait le job. Et la passion fait le reste.
Alors oui, parfois ils oublient le clignotant. Mais ils n’oublient jamais pourquoi ils roulent. La mémoire des sensations est intacte : le froid du matin, le rugissement d’un twin bien réglé, la tension dans le guidon à l’attaque d’un virage…..Tout ça, ça ne vieillit pas. Ca s’imprime.
Et puis soyons honnêtes : la bécane moderne aide. Selle basse, ABS, suspensions pilotées, DCT, régulateur, cartograhies….Aujourd’hui, tu peux rouler confort à 70 ans sans avoir besoin d’être Mister Olympia. Les machines suivent. Et les motards aussi.
Ni biker à casquette ni papy en trike….
Il faut casser l’image du vieux motard en Harley qui ne dépasse pas les 70 km/h et sort deux fois par an. Le senior d’aujourd’hui, c’est aussi celui qui t’enrhume en Auvergne sur une Tracer 9, ou qui part tout seul en Croatie avec sa Tiger 900. Il est souvent mieux équipé que les jeunes, roule en Gore-Tex, suit sa tension artérielle mais pousse dans les virages.
Et surtout, il n’a rien à prouver. Il roule pour lui, pas pour Instagram. Pas besoin de Wheelings ou de vidéos GoPro. Son seul réseau social, c’est la station-service du coin. Là où on discute niveau d’huile et meilleur coin pour bouffer à midi.
Vieillir au guidon, rester vivant dedans…
A ceux qui se demandent s’ils devraient raccrocher les gants après 60 ans, je dis ceci : tant que tu montes sur la selle sans aide, t’as encore ta place sur la route. Et même si t’as besoin d’un petit coup de main, on est là. Parce que la moto, c’est ça : une fraternité.
On ne compte plus les années, on compte les virages. Et si un jour la main tremble un peu pour mettre le contact, il restera toujours la poignée d’embrayage comme dernière poignée de jeunesse.
Dernier plein avant la ligne blanche….
Le vieux monsieur au café, je l’ai croisé une heure plus tard, sur la route de la Croix-Fry. Il m’a doublé propre, sans forcer. Sa GS ronronnait comme un chat bien nourri. Dans son rétro, j’ai vu un bout de sourire.
Et je me suis dit que si la vieillesse est un naufrage, alors autant le faire à moto, casque au vent et coeur au taquet.
Alors à tous les papys à deux-roues, les anciens qui roulent encore le dimanche matin ou qui planifient la transpy en solo : chapeau bas et garde bien la roue avant sur le bon cap.
Parce que, franchement, si vieillir c’est ça, alors vivement la suite.
Une petite pensée à toi JP, qui nous a fait découvrir des régions, visiter des lieux historiques ou magnifiques, passer des frontières pour virelonner sur les flans des montagnes, et j’en passe….
On a vécu des choses merveilleuses, en tout cas pour ma part…….
Mais à quand la prochaine sortie??????????????????????????????
Cathy